Dire que j'aimerais tant concocter de beaux livres avec de belles étiquettes et les aligner en rangs d'oignons sur l'étagère, bien calés entre les bocaux de marmelade de quetsches et les pêches au naturel.

Même s'il n'y a personne pour les lire, parfaitement. (Ch. 15, p.174-175)



Je suis écrivainte. Voilà ce que je suis.

Pas écrivain tant que je n'ai pas de lecteurs, et je n'en aurai peut-être jamais. Pas écrivaine, non, je suis trop vieille pour adopter ce mot étrange… !

Ecrivainte. À Thiers ou à Faugères, c'est ainsi qu'on appelait la petite fille qui aimait bien écrire, celle qui avait été première en rédaction au Certificat, par exemple : « elle fera écrivainte ! » ou bien la vieille demoiselle qui envoyait de belles lettres à ses amies de pension : « une vraie écrivainte, celle-là ! » Et puis, au lieu de rimer avec vaine, comme écrivaine, écrivainte rime avec sainte et je pense que j'en mérite bien l'auréole quand j'écris ou tape pendant des heures avant de tout jeter piteusement à la corbeille, comme je l'ai fait hier. (Ch. 6, p.55)


vendredi 29 mai 2009

Du côté de chez Marianne.

Deux petites incursions, vite fait.


La première c’est juste avant sa naissance (P. 47, ch.4 bis) :

Là on pourrait envoyer deux petites images pour un…

Chapitre juste subliminal

Par exemple…

Les pions sont en place.
La partie de Marianne va commencer.

Ou bien…

La Petite pointe prestement le bout du nez
entre les rideaux rouges
– Tu ne feras que l'entrevoir –

Elle vient prendre le vent
Vérifier que la salle est bien chauffée
et qu'elle peut faire une belle entrée.

On commence la partie ?

On frappe les trois coups ?



Ici Marianne a vingt ans et vient de prendre ce qui sera la dernière photo d’Irène, sa grand-mère, qui s’éloigne sur le chemin du jardin devant elle. Elle a raconté plus haut ses escapades de petite fille sur ce chemin avec sa cousine Annie (P. 181, ch. 15) :

Nous quittons le jardin toutes deux. Il y aura d'autres fois pour moi mais c'est Irène qui lui donnait la vie et la beauté. Aussi va-t-il s'éteindre avec elle et s'enfoncer dans l'oubli. L'album se referme.

Mais non. Non !

Dans ma vie parallèle, figée soudain sur la grande allée derrière Irène qui rejoint son destin, je peux jeter l'appareil photo et, remontant les années comme on rembobinait un vieux film,
me retourner pour filer à nouveau sur le chemin. Voilà que j'y retrouve Annie qui m'attendait au bord du temps et me prend par la main. Et nous courrons à perdre haleine jusqu'au pré d'en bas et à la balançoire en piaillant comme des hirondelles. Et nous y ferons tomber les pommes de Comte du bout du pied. Et Mamine nous fera la leçon quand elle découvrira le carnage.
Et tant que j'existerai, les dames de Faugères vivront encore.



Je vous souhaite bonne lecture de mon petit livre rouge.
Je vous souhaite bonne route avec Marianne et la Petite, et tous les autres, même si cette route vous paraît parfois un peu longuette, pas toujours facile, avec quelques trop gros cailloux qu’on aurait sûrement dû retirer mais, dommage ! c’est trop tard.
Et rappelez-vous :
S’il est vrai que « tous les matins du monde sont sans retour », l’imagination… et les livres nous donnent seuls le pouvoir de nous retourner et parfois même, les jours de chance, d’y retourner pour de bon.
Inépuisable magie !


J’aimerais faire des lectures à haute voix. On va demander au musicien-ingénieur du son s’il veut bien nous préparer le terrain pour les temps à venir. S’il ne fait pas trop beau. Parce que sinon, à la campagne c’est le jardin qui commande !
Ce 29 mai 2009, juste, juste au sud de la Loire.

À bientôt.

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